mardi 29 avril 2008

Mar Moussa

Nous quittons Damas, apres 9 longues journees. Olivier (sur la route depuis huit ans) decide de nous accompagner a Mar Moussa, monastere du VIeme siecle. Nous arrivons au pied du site, le monatere domine, il semble incruste dans la falaise. Nous grimpons peniblement les 263 marches qui nous conduisent jusqu'a la petite porte du monastere. Nous sommes vendredi, il y a du monde, nous partageons le repas avec la communaute puis on nous conduit a nos chambres. Jojo et Olivier partagent une chambre dans la partie resevee aux hommes et Nadia et moi, nous installons dans l'immense batisse quelques 125 marches plus haut.
Ici pere Paolo, Boutros, Houma et Diane forment une petite communaute de moines et moniales. Ils sont entoures d'autres volontaires, ouvriers, employes non religieux.

L'eglise est un vrai petit bijou, ses fresques datent du XI et XIIeme siecles, on se dechausse avant d'entrer, le sol est recouvert de tapis et on s'eclaire a la bougie,.
J'assiste a ma premiere messe. Apres l'heure quotidienne de meditation, assis sur le sol, le petit monde s'affaire a la preparation de la messe. Des bibles, en toutes les langues sont distribuees, les voix s'echauffent. On chante en syriaque (langue proche de l'arameen, la langue du Christ) et la messe se fait en arabe. C'est beau, c'est long.
Ici tout le monde participe a la vie communautaire, Olivier et Jojo prennent d'assaut la plonge, ne laissant que rarement leur place. Nadia et moi sommes chargees de redonner un peu de vie a certaines pieces du batiment des femmes. Une cuisine, un petit salon, deux chambres, la salle de conference, sont ainsi nettoyes, lustres, decores pour le plus grand bonheur de Diane.
Je ne sais quel age a Diane, elle est jeune, francaise et moniale ici depuis 4 ans. Elle est mignone, sa voix toute douce et mal assuree laisse transparaitre un certain mal-etre. Elle est l'antithese absolue du pere Paolo, imposant parfois ecrasant, grande gueule, explosif. Il est le poumon de ce lieu. C'est lui qui a decouvert les ruines de Marmoussa il y a trente ans alors qu'il etait jeune jesuite et qui en a fait ce qu'il est maintenant. Paolo a beaucoup d'ambition pour "son monastere", la capacite d'acceuil s'agrandit de maniere inquietante. Il y a un cote pionnier et une volonte affirmee de faire de ce lieu un des pole du dialogue islamo-chretien. C'est en effet la raison de vivre de Paolo et de ce monastere. De nombreux musulmans viennent visiter l'endroit, Paolo, qui parle un arabe parfait, les acceuille avec beaucoup d'amour.
Voila quatre jours que nous sommes ici, dans ce havre de paix, partageant notre temps entre les travaux collectifs (preparation des repas, vaisselles, menage), les repas communautaires, les ballades dans la montagne, les discutions autour d'une tisane de roses, la bibliotheques, les heures de meditation. Tout ceci me fait un bien fou.
Nous passons beaucoup de temps seuls, on se repose, on se ressource, on pense, on lit, on ecrit. C'est bon d'etre ici. Mais le temps passe, il nous faut partir... Nous aimons cet endroit, nous reviendrons.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Quel merveilleux endroit ! loin de tout : le rêve !..................
Cela semble si "vrai" et si serein.
Comme cette année de voyage passée en votre compagnie fût belle et passionnante.
Le temps passe vite avec vous !
Merci

Alain et Marie Claire