mardi 20 novembre 2007

Redescente vers les lumieres de la ville

Kharikhola-Taksindu
Il est 8h nous partons de Kharikhola d'un pas léger, contents de reprendre la route pour de nouvelles aventures et surtout de pouvoir rétablir le contact avec nos familles et nos amis, même si l'idée de se retrouver, dans quelques jours, dans l'enfer de Kathmandu avec ses voitures et sa pollution, nous glace le sang (si si j'vous jure).
Notre objectif de la journée est de passer un premier col a plus de 3000 mètres et de redescendre un peu plus bas pour dormir au chaud. Mais comme toujours, tout ne se passe comme prévu et après 3 heures de marche le tendon de ma p'tite Coco recommence a faire des siennes et nous contraint a nous arrêter au sommet de Taksindu a 3200 m. Taksindu-Tragdobuk
Après une nuit glaciale, dans une maison glaciale, nous sautons dans nos chaussures, qui ne le sont pas moins, a 6h30, pour aller boire un écoeurant nuntia au beurre rance, puis reprenons notre chemin de croix. Aujourd'hui tout va pour le mieux, comme par magie nos corps ne nous emm....de plus, nous avançons a bon rythme. Nous retrouvons avec joie ces paysages que nous avons traverse un mois plus tôt mais auxquels se sont ajoutes le froid, la neige et le givre. Nous atteignons rapidement Salung et déjeunons dans une gargote avec vue sur l'Everest et continuons jusqu'à Tragdobuk, au pied de notre second col a plus de 3000 m, que nous franchirons demain. Nous passons la soirée dans une famille Sherpa (comme de par hasard le patron est un ami de Padam). Notre hôte a 5 enfants et parle très bien anglais, nous passons cette fin de journée a discuter de choses et d'autres et nous finissons devant un dvd de la visite du Dalai Lama en Suisse (passionnant). La nuit est glaciale, nous grelottons sous nos petites couettes.
Tragdobuk-Kinja
Deux heures de grimpette silencieuse dans les éboulis, ça réveille, nous traversons une foret d'où on s'attendrait a voir sortir des trolls de derrière chaque souche. Arrives en pleine forme a la Pass de Lamjura a 3550 m, avant d'attaquer 4h30 d'une interminable descente. Un supplice pour les épaules, le dos, les cuisses et les mollets. Les corps hurlent, les genoux se bloquent, les hanches se déboîtent, les rotules s'effritent...
A mi-parcours, alors que nous traversons un petit village sans prétentions, notre regard est subitement attire vers un petit enclos ou se trouve une grosse masse noire. Nous approchons intrigues pour découvrir, oh surprise, un bébé yak!!! Nous sommes aux anges, enfin surtout Coco, bon ce n'est qu'un bébé, mais bon, elle a vu son yak.Notre calvaire s'arrête a Kinja par un bon dalh bat et des patates au fromage de yak.
Kinja-Sibalaya
Nous quittons Kinja a 7h30 avant d'attaquer trois longues heures de grimpettes le long d'un flanc de montagne qui domine la vallée. Un petit berger de 8 ans a peine regroupe ses chèvres avec son bâton, une gamine de 6 ans s'occupe d'un bébé qui doit être son petit frère, un groupe de bout de choux joue avec des épis de mais au coin du feu... Ces montagnes ne sont-elles peuplées que d'enfants ? Non, voila un grand-pere au visage douloureux, portant une charge bien trop lourde pour ses jambes arquées qui descend vers Kinja ou peut être plus loin. D'autres porteurs suivent, dont les dokos atteignent parfois les 100 kilos. Nous arrivons a Sibalaya a 15h, nous ne sommes plus qu'a 3 h de Jiri. Que faire ? Continuer ou dormir ici ? Cruel dilemme. Finalement, aux vue de l'heure et de notre état de fatigue nous décidons de passer la nuit ici.
Sibalaya-Jiri
Réveil douloureux, Coco est malade nous ne pouvons pas partir maintenant. Nous attendons midi avant d'attaquer les derniers kilomètres qui nous séparent de Jiri. Il est 17h nous retrouvons la civilisation, ses voitures, sa pollution, ses gens qui courent partout sans savoir pourquoi. C'est dur, on a un peu l'impression d'avoir pris cinq siècles en pleine figure. Passer de l'araire a la voiture en cinq jours c'est violent. Mais le pire est a venir, demain nous serons a Kathmandu.
Jiri-Kathmandu
Nous grimpons dans le bus a 6h en direction de la capitale dans un bus "super express". Après 3h de route le bus stop a l'entrée d'un petit village. Devant nous de nombreux bus sont déjà arrêtes. Le chauffeur nous explique que la route est bloquée et qu'elle ne devrait pas rouvrir avant 13h. Soit, nous attendons, nous n'arrivons pas vraiment a comprendre ce qu'il se passe, a priori le problème viendrait d'une ou des compagnies de bus qui pour des raisons qui nous sont obscures bloquent la route. Nous contemplons tous ces gens qui sont attroupes au centre du village. Ça discute, ça hausse le ton, ça fait des gestes dans tous les sens, mais rien ne se passe. Nous observons cette scène d'un regard amuse et curieux dans un premier temps, puis avec un peu de lassitude car il est presque 15h maintenant et nous ne voyons encore aucune issue a notre problème. Les esprits s'échauffent pendant quelques instants nous craignons le pire, nous venons de voir passer un bus sur le toit duquel de nombreux jeunes habilles de rouge (certainement des maoïstes) scandaient des slogans de façon assez agressive. Suite a ça un nouvel attroupement se crée, ça parle dur, des soldats, présents depuis le début mais ne faisant pas grand chose, sont au centre de la discussion. Puis comme par enchantement d'un coup, tout le monde ce disperse, les moteurs vrombissent c'est reparti. Et comme hasard les samosas manges pendant cette pause restent sur l'estomac et je passe le reste du trajet la tête par la fenêtre, ce qui fait beaucoup rire les autres passagers. Voila, il est 20h nous sommes a Kathmandu, ses immeubles, ses publicités de plusieurs mètres de haut, ces lumières, son trafic, quel bonheur!!!

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